Je recense ici quelques questions qui valent ce qu'elles valent mais que je me pose avant de m'inscrire dans un aéroclub.
- Aller voir : l'appareil est-il 'propre' ? (donne une idée de la maintenance, peut-être)
- Ecouter : l'instructeur est-il mesuré, humble ? S'il a tout vu, tout fait : méfiance (pilote sympa mais posé = gage de sérieux et de pédagogie). Quelles sont les spécificités météo locales ? (au bord d'étendues d'eau, on peut s'attendre à du brouillard récurrent dans certaines régions, cela limite les créneaux de vol, les risques d'annuler)
- Regarder : y a-t-il beaucoup de monde à l'aéroclub ? (donne une idée de l'ambiance, de l'attractivité). La structure propose-t-elle à la fois de l'avion et de l'ULM ? (le coût de l'heure de vol en ULM est parfois plus cher pour compenser les fris de structure)
- Compter : quel est le ratio utilisateur / appareil ? (disponibilité machine, impactera votre durée de formation)
- Lire : quelles sont les garanties de la structure ? Si l'appareil est couvert seulement Casse : l'assurance pour couvrir les passagers est à votre charge. La structure n'est pas adhérente à la FFPLUM (ULM) : vous ne pourrez pas prétendre aux éventuelles aides fédérales
- Toucher : avez-vous facilement accès à un outil de réservation (flexibilité)
- Mesurer : quelle est la distance / le type de route pour accéder au terrain (temps de trajet, bouchons)
Droits d'accès, cotisation annuelle, heures de vol : les montants varient (parfois plus élevés dans les structures qui exploitent aussi des avions afin que l'ULM ne concurrence pas l'activité avion). Transpondeur à bord, piste, ambiance, système de réservation en ligne, dispo machine (ratio adhérents / appareils) : comparez malin !
Pas obligatoire mais recommandée, une visite médicale vous sera demandée afin de vous munir d'un certificat médical de non contre-indication de la pratique de l'ULM. Une visite chez votre médecin généraliste suffit, pas besoin de certificat de classe 1 ou 2 délivré par un spécialiste comme ce serait le cas pour la licence avion.
La licence FFPLUM n'est pas obligatoire mais recommandée et exigée dans certains clubs. En revanche, l'assurance RC Pilote est obligatoire. De plus, demandez bien si l'appareil est couvert en Biplace et non pas seulement Casse. Dans le cas contraire, vous devrez compléter votre assurance pour couvrir le passager ou voler seul.
Le vol commence au sol. Première chose : la visite pré-vol. Soulever le capot et vérifier que le moteur est en bon état de marche, faire le tour de la machine et vérifier la cellule puis la cabine pour s'assurer qu'il n'y a pas de contre-indications au déroulement du vol en toute sécurité. En amont, le vol aura été préparé : météo, NOTAM, SUP AIP, AZBA, fréquences, route, déroutements !
En début de formation, vous resterez aux abords du terrain. En vol local, vous découvrirez les limites de l'appareil : virages à forte inclinaison, décrochages. Les circuits en tour de piste vous apprendra à vous déplacer sur un terrain, décoller, prendre et tenir un cap, une vitesse, une altitude et à faire atterrir votre appareil en présence de trafic ou non selon les principes du vol à vue.
Dès les premiers vols, l'instructeur apprend à l'élève comment utiliser la radio de bord. La difficulté sera de perfectionner votre compréhension. L'objectif sera d'abord de prendre un message comme l'ATIS puis d'en délivrer selon une phraséologie concise. L'objectif est que vous sachiez vous situer, demander des informations et indiquer vos intentions.
L'examen théorique se passe dans un centre de la DGAC. Son obtention permet de voler seul après le lâcher et conditionne le passage du Brevet. QCM papier ou électronique de 40 questions qui passent en revue les 7 chapitres du programme, 75% de bonnes réponses sont requises. Le résultat est connu de suite. Avec 90% vous décrochez le certificat version instructeur.
Un incident pouvant survenir à tout moment, l'instructeur simulera des pannes moteur pour s'habituer à toujours anticiper ce genre de situation, identifier des terrains de déroutement propices et garder son calme malgré le stress. L'objectif est d'appliquer une procédure de poser en situation d'urgence et d'en faire un réflexe pour préserver à minima les occupants, au mieux l'appareil.
Le lâcher est une étape clef mémorable de la formation : c'est le moment où vous volez seul pour la première fois ! L'instructeur ne prévient pas forcément : il descend et vous regarde faire depuis le sol ! Preuve que vous savez désormais évoluer dans le circuit, le lâcher ouvre la voie vers la suite de la formation : les navigations vers d'autres terrains.
Cette seconde phase de la formation vise à former l'élève à la navigation en campagne et à l'évolution sur d'autres terrains. Au sol, on y apprend à préparer un vol (météo, fréquences, cap, distances, temps de vol, ...). En vol, l'accent est mis sur le suivi de la route sur une carte, les intégrations en circuit ainsi que les communications avec les centres de contrôle et les usagers.
Contrairement à l'avion , il n'y a pas un nombre d'heures minimum à effectuer pour obtenir le Brevet. L'instructeur évalue s'il vous juge prêt. Tout dépend des aptitudes et de l'investissement de chacun (fréquence et régularité). Compter 30h avant de passer l'examen : une navigation de 2h sur plusieurs terrains et exercices de pannes. Le brevet est valable à vie. Voler régulièrement...
L'emport passager est une qualification permettant d'emmener un passager en vol (un ULM est biplace). Avant de la délivrer au terme d'un nouvel examen évaluant notamment la capacité à gérer un passager, le jeune pilote devra d'abord monter ses heures et gagner en expérience sur une période dite de "mûrissement" après l'obtention du brevet (+-30h).
Il n'y a pas de minima pour pouvoir prétendre devenir instructeur. Un stage évaluera tout d'abord vos compétences théoriques, de pilotage avant de perfectionner votre technique mais aussi votre pédagogie. Etre instructeur permet d'être rémunéré. Le stage peut être partiellement pris en charge financièrement par la fédération et/ou le club.
Pour voler dans de bonnes conditions, il est nécessaire de vous procurer une carte à jour 1:500 000e, le supplément aux cartes aéronautique, un accès internet vers le site du SIA, un casque, une planchette à poser sur votre jambe pour afficher votre lot de nav et prendre des notes, mais aussi équiper votre smartphone ou tablette de logiciel de vol très pratiques !
La lecture de comptes-rendus d'incidents aéronautiques sur les sites du BEA et du BEAD-Air ainsi que celle de retours d'expérience sur le site de la FFPLUM permet de rester conscient des risques liés à l'activité du vol, de se sensibiliser aux causes d'événements fâcheux qui auraient pu être évités et d'adopter de bonnes pratiques préventives.